Incertitudes, incertitudes. Je crois que, le destin, de l’être humain, et de la, l’humanité en général, ne peut pas échapper aux incertitudes. D’abord, on peut dire que toute vie, personnelle, où qu’elle se trouve, dans quelque société qu’elle se trouve, à un moment donné, acquiert au moins une certitude, qui est la certitude de la mort, mais qui elle-même va se traduire par une incertitude, mais quand est-ce que je mourrai? De quoi je mourrai? Et cetera. Donc, on sait qu’on va mourir, mais on ne sait pas la date de sa mort. Mais, entre la naissance, et la mort, il y a toute une vie, disons, d’aventures. C’est un mot qui semble peut-être un peu trop grand, pour des vies qui semblent, disons, vouées, à une existence monotone ou répétitive, mais en fait, il n’y a pas que la répétition du métro, boulot, dodo, il arrive des choses, il arrive des rencontres, il arrive des accidents, il arrive, les maladies, il arrive un événement heureux, il arrive un événement malheureux. Et, dans le fond, alors que, dans le passé, il y avait quelques probabilités qui accompagnaient la vie humaine, c’est-à-dire que les parents décidaient de la carrière, des études, ou de l’apprentissage. Ils décidaient, du mariage, ils décidaient en quelque sorte, d’une bonne partie de la vie de ceux qui allaient devenir adultes, qui eux-mêmes allaient décider du sort de leurs enfants. Ceci n’existe plus, c’est-à-dire que chacun, va faire une rencontre. Va-t-elle être heureuse ou malheureuse? Il va se marier. Va-t-il avoir des enfants? Va-t-il divorcer? Va-t-il trouver une autre femme? Elle-même, va-t-elle trouver un autre mari? Et, vous avez aussi, disons, une, des carrières, plus vous avez des carrières privées, qui sont des carrières, disons, du commerce, de l’industrie, du conseil, du coaching, du management, et cetera, plus vous avez, effectivement, un risque, c’est-à-dire une incertitude, de, de réussite. Et, dans le fond, ces, les métiers à risque sont évidemment confrontés, et ils doivent affronter l’incertitude. Mais j’ajoute que même des métiers qui apparemment, sont tout à fait tranquilles, des métiers de fonctionnaires, eux-mêmes ont des incertitudes sur les promotions, sur leur affectation, sur les relations avec leurs collègues ou avec la direction. Enfin, vous ne pouvez pas éliminer le spectre de l’incertitude, et le fait que dans le fond, on soit, il y ait toujours l’angoisse ou l’incertitude du futur, qu’est-ce que je vais devenir, qu’est-ce qu’il va m’arriver, fait qu’effectivement, depuis aussi l’origine, des civilisations, du moins, les souverains et les grands, ils avaient des devins, ils avaient différentes formes de, de, d’avoir des spécialistes, si vous voulez, de l’avenir, qui étaient dotés d’un don, de voyance ou de prophétie. Et, ce qui est remarquable aujourd’hui, c’est de voir que dans notre époque que l’on croit rationnelle, de voir que, les horoscopes astrologiques, et les phénomènes de voyance et de prédiction, se sont multipliés dans notre civilisation urbaine moderne. Il y a eu, et alors ce qui est intéressant, c’est que, surtout, ceux qui consultent ces astrologues ou voyants, ce sont beaucoup de gens qui ont des professions à risque, c’est-à-dire, des stars de cinéma, des vedettes de théâtre, des hommes politiques. Vous savez, énormément de chefs d’état et d’hommes politiques consultent l’astrologue ou la voyante. Et, dans le fond, on peut dire que c’est, c’est, ce sont des anti-risques, et qui sont peut-être plus ou moins, illusoires, ou plus ou moins, utiles. Peut-être une voyante dit, ne voyagez pas telle semaine, il s’abstient de voyager, peut-être que c’est bon. Enfin, de toute façon, et nous voyons aussi, une démocratisation de ces anti-risques. C’est-à-dire, vous avez les horoscopes des magazines. Vous avez eu à un moment donné, une radio, madame Soleil, qui faisait des prédictions, pour tout le monde, selon leur signe. Evidemment, vous avez, alors que disons le, l’astrologue pour un homme éminent, pour un chef d’état, lui fait un horoscope très personnalisé, là nous avons affaire à des horoscopes standards, selon le, le mois de la naissance. Mais, c’est pour vous dire à quel point, toujours l’humanité a été préoccupée, par cette question de la certitude. Alors je dirais que, bien entendu, grâce aux futurologues, grâce aux analystes, grâce aux sociologues, grâce aux historiens, on peut essayer d’estimer le probable. Mais, le probable, n’arrive pas toujours. C’est ce que disait déjà le, le grand poète Euripide, l’auteur de pièces de théâtre dans, dans l’ancienne Grèce du Ve siècle avant Jésus-Christ, qui disait, ce n’est pas l’attendu qui arrive, parce qu’un dieu malin fait arriver l’inattendu. Et, moi je dirais aussi, attends-toi à l’inattendu. C’est une maxime très importante. Pourquoi? Parce qu’on tend à s’endormir, quand on est dans une époque de calme, où les choses semblent se dérouler quotidiennement de la même façon. On va, on se lève à telle heure, on va au travail à telle heure, on déjeune, et cetera. On oublie, on oublie que dans le fond, nous sommes environnés de, de, d’incertitudes. Donc, le grand problème, c’est effectivement, de penser que même, disons, les conditions économiques ou sociales, elles-mêmes sont en relation, incertaines, et le destin d’une société peut bifurquer, en même temps qu’il fait bifurquer le destin de l’individu. Quand la France a été envahie en 1940, c’était un phénomène totalement inattendu, et des millions de Français, ont fui l’arrivée des armées nazies, pour chercher un refuge dans une zone qui n’était pas occupée. Donc, si vous voulez, l’affrontement de l’incertitude peut, peut être massif et social. Donc, voilà l’autre grand problème. Comment affronter les incertitudes? C’est ça, notre iii, et c’est ça, la difficulté, parce que si nous ne nous satisfaisons pas des voyances, si nous pensons que le probable ne suffit pas, si l’astrologue, ne nous convient pas, comment faire?